Des Vaudois à Saint Rémy de Provence X, 29 2198-2199 De Pol MANSOL dans caverne caprine, Caché et prins
extrait hors par la barbe ; Captif mené comme beste
mastine, Par Begourdans
amenée près de Tarbe. Barbes Dans l'étude de la vie religieuse se pose quelquefois la
question de l'hérésie. Mais, sauf éléments nouveaux, il n'y a aucune raison de
supposer une propagation du catharisme dans ce qui forme aujourd'hui les Hautes-Pyrénées
; tout concourt même à la rendre improbable. Le fait que le vicomte de Béarn,
comte de Bigorre par son mariage, et fidèle vassal du roi d'Aragon, a pris
parti contre Simon de Montfort et les croisés ne prouve rien à cet égard. Au
reste, l'évêque de Tarbes parviendra sans difficulté à marier la jeune comtesse
Pétronille, après le décès de son époux, à un fils de Simon de Montfort. De
même, il n'y a aucune raison de supposer une propagande des Vaudois dans notre
région Or notez que ces
bons Vaudois Suyuant le langage de Tarbes Appellent en bon
vieux lourdois Leurs Ministres,
leurs peres BARBES L'autre en preschant parle comm'un mastin François Garasse, né à Montauroux
en 1585 et mort à Poitiers 19 juin 1631, fut en son temps un jésuite redouté de
toute la sphère littéraire. Il publie Le Rabelais réformé par les ministres et
nommément par Pierre du Moulin, ministre de Charenton, pour réponse aux
bouffonneries insérées en son livre de la vocation des pasteurs (Bruxelles
1619, édition originale très rare, autres éditions : 1620 et 1621) Garasse polémique avec le réformé Pierre du Moulin. Pierre Du Moulin, né le 16 octobre 1568 à Buhy et mort le 10 mars 1658 à Sedan, est un théologien
protestant français. Sa famille fuit la France suite aux persécutions. À Leyde,
il prend pension chez Joseph Juste Scaliger, où il rencontre des personnages
distingués et de grand mérite et s'y fait de puissants amis. Durant son séjour
à Leyde, il fréquente, François du Jon, Paul Trude Choart,
duc de Buzenval, alors ambassadeur de France à La Haye. De retour en France en
1599, il y sera pasteur. Dans cette année 1620, la situation politique se gâte
pour les réformés. Pierre Du Moulin quitte alors la France pour Sedan où il
arrive le 16 janvier 1621, pour quelque temps pensait-il ; il y resta 37
ans, jusqu'à sa mort Garasse déversait un flot d'injures sur les martyrs
Vaudois et Albigeois, «les plus exécrables vilains qui furent jamais, diffamez,
noircis et convaincus de turpitudes abominables par les historiens de leur
siècle» Ou l'auteur de ce quatrain s'inspire de Garasse ou
Garasse a lu ce quatrain. "Pol
MANSOL" Ce sont des monuments Romains, qui rendent célèbre le
site de Saint-Rémy au versant opposé des Alpilles. Sur un petit plateau
s'élèvent côte à côte un Mausolée et un Arc de Triomphe. Ils témoignent de
l'existence à cet endroit d'une ville Romaine importante, la cité de Glanum
dont on exhume les restes. L'Arc de Triomphe, sous lequel passait la voie Aurélienne, est du meilleur style des débuts de la
colonisation Romaine ; il est formé d'un arc en plein cintre dont
l'archivolte est décorée de fruits et de feuillages. La voûte en berceau de l'arc
a conservé des caissons hexagonaux sculptés. Le Mausolée haut de 20 mètres se
compose de deux étages ornés de pilastres et se termine par une rotonde Ã
coupole supportée par 10 colonnes Corinthiennes. Le premier étage est décoré de
quatre bas-reliefs représentant les combats des Gallo-Romains contre les
barbares et une scène de chasse au sanglier. De l'autre côté de la route, Ã
droite en venant des Baux, les nouvelles fouilles. Non loin, l'Eglise
Saint-Paul de Mausolé, ancien prieuré qui a conservé
un délicieux cloître Roman. On ne connaît pas la date exacte ni les origines du
monastère de St-Paul de Mausolé. On sait seulement
qu'il existait déjà à la fin du XIe siècle et que des seigneurs de Vénasque, de Châteaurenard et des Baux firent don à des
"frères qui servaient Dieu" à l'Eglise de St-André et St-Paul, [plus
tard, au début du XIIe siècle, St-Paul de Mausolé
(Sanctus Paulus de Mausoleo)] d'un nombre assez
important de terres et de propriétés représentant environ un tiers du
territoire de St-Rémy (1080 à 1110). Ces «frères», une vingtaine environ,
étaient des chanoines (Canonici) qui suivaient une
règle de St-Augustin, sous la direction d'un prévot
autonome (prepositus). D'après des documents
conservés pour la plupart aux archives départementales de Vaucluse et qui vont
de 1080 à 1317, on connaît la liste des prévots qui
ont régi St-Paul de Mausolé, dont quelques-uns ont
encore leur épitaphe obituaire dans le cloître de St-Paul On va jusqu'à accuser Vaudois et Luthériens de
sorcellerie. Selon H. Rolland, c'est pour cette raison que Joachim et Pierre de la Mer furent exilés de Saint-Rémy. «Vaudois»
et «sorcier» deviennent synonymes comme le montrent quelques vers d'un
poème publié en 1559 : «Toutes les nuits,
vaudoise abominée, (tel est le bruit) gresse son
corps ridé, / Et passe par la cheminée / Sur le dos d'un balai bridé» (Jean
Doublet, Elégies). En revanche, il ne faut pas prendre en compte les actes
iconoclastes pour justifier le terrible élan de passion populaire qui
accompagna la sanglante campagne de persécution contre les Vaudois en 1545 A Saint-Rémy fin 1558 les suspects de fide,
s'il y en a, se cachent. C'est à partir de 1561 que la menace prend corps dans
toute la région ; avant cette date ce n'étaient que des isolés qui se
réfugiaient à Genève : un Barbentanais, Jean Rogon, en 1559 ; Joachim et Pierre de la Mer, de
Saint-Rémy, en 1553 et 1555 (encore qu'Henri Rolland ait écrit que ce fut pour
sorcellerie qu'ils furent exilés) Caverne Caprine Les carrières de Saint-Paul à Saint-Rémy étaient
exploitées déjà par les Romains Dans un commentaire allégorique médiéval du Cantique des
cantiques, écrit vaudois imités des ouvrages catholiques, le Cantica, les chèvres et les cerfs sont les prédicateurs qui
sautent de vertu en vertu Les Vaudois ne furent d'abord qu'une association laïque
de fidèles, épris de la perfection chrétienne. Pierre Valdez, citoyen de Lyon,
homme riche mais ignorant, se fait traduire les Évangiles, y lit que pour être
parfait, selon l'ordre du Christ, il faut vendre ses biens et en donner le
produit aux pauvres; il le fait, parcourt les rues et les places publiques en
récitant des versets de l'Évangile et groupe autour de lui toute une multitude
d’adeptes. L'archevêque s'en émeut, lui interdit à lui et aux siens de précher. Valdez en appelle au Pape Alexandre III. Dès l'abord,
ce Pontife lui fut assez bienveillant. Au dire d'un chroniqueur, il approuva
son projet de pauvreté volontaire et l'autorisa, ainsi que ses compagnons, Ã
annoncer la parole de Dieu, si les prêtres le lui demandaient. Valdez et les
siens étaient laïques. C'est la première requête de ce genre adressée au
Saint-Siège. Les prêtres ne s’en souciaient guère; car ce piétisme laïque était, par son zèle apostolique, une condamnation publique
de leur coupable inertie. Ces Pauvres Catholiques, comme on les appelait,
n‘eurent point, assez de souplesse et vinrent se butter à la hiérarchie divine
de l’Eglise. Ils s'y brisèrent et ne furent plus que des sectaires en révolte Le Concile de Vérone a lancé l'excommunication contre ces
hérétiques nommés Vaudois ou Pauvres de Lyon en 1184 C'est sous l'impulsion de Pierre Valdo, payant de sa poche la traduction de plusieurs livres
de la Bible en franco-provençal vers 1180, que naîtra un engouement populaire
pour la lecture et la propagation de la Bible en langue populaire et non plus
en latin. En cela Vaudès est un précurseur de la Réforme. De même, il est précurseur de la réforme en proposant
que les laïcs soient prédicateurs de l'évangile, tout croyant seul face Ã
Dieu pouvant porter le message Typologie La date pivot de 1553/1555 permet d'obtenir depuis 2199
une date du début du Xème siècle. Et c'est précisément parce qu'en 903, le Comte Thybert, qui mourut vers 910, exerçait, sans le titre, les
fonctions d'une sorte de Duc ou Marquis de Provence, qu'il put faire donner un
territoire sis au Comté d'Avignon à l'Evêque d'un autre Diocèse de la même Marche, à Amelius
d'Uzès. Tous les Auteurs ont signalé avec raison les particularités
topographiques, géologiques, biologiques du pays de l'Uzège
«qui se traduisent en géographie humaine d'une manière si nette, que cette
partie du Gard vit à l'écart du reste du département et qu'elle est attirée par
la vallée du Rhône plus que par Nîmes, le chef-lieu du département» (L.
Marcelin. Enseignement de la forêt de Valbonne, 1931, p. 16). Et l'on n'a pas
manqué de noter dans l'histoire des pays de la rive gauche du Rhône, notamment
dans Avignon « ces traces d'influence de l'Uzège, qui
tout en pouvant s'expliquer par le voisinage, paraissent bien supposer la
nécessité de l'influence au moins
momentanée sur Avignon d'un personnage, originaire d'Uzès... le vicomte Brémond, d'une Charte de 976... qui
pourrait bien être même un neveu de l'Evêque Amelius»
(G. de Manteyer. La Provence du Ier au XIIe siècle,
p. 351 et 352). Au XIIe siècle encore, on trouve dans la Provence rhodanienne
des familles influentes d'origine uzégienne. C'est
ainsi que le Musée (Arles, 1874, 1875, p. 26, 36, 37, 55, 110 etc.) signale
parmi les Consuls d'Arles : Raimundus de Ucesia (1177), Hugonetus de Ucessia (1182), Bertraudes de Ucessia (1190), un second Raymond d'Uzès en 1210 et 1230,
et un troisième en 1343. Et à Saint Paul de Mausole, dont le campanile roman,
se dresse, comme on le verra plus loin à l'emplacement même d'une des plus
vieilles églises de l'Ager fretensis,
«Guillelmo de Uzès» donne en 1177, audit Monastère de
Saint Paul, son jeune fils Stéphane, alors âgé de trois ans « puerulum fere trium
annorum » (Arch. Vaucluse. G1. 658, N° 12).
Décidément il n'y a aucune raison de faire d'Amelius
un Evêque d'Avignon. Dès lors, on aimera peut-être trouver ici, sur Amelius d'Uzès, quelques indications biographiques
susceptibles de nous aider à comprendre encore mieux, si c'est possible, la
raison, l'importance et l'intérêt pour nous de notre fameuse Charte de
Septembre 903. Le premier document où paraisse le futur Evêque d'Uzès est une
lettre du pape Jean VIII «ad Amelium presbyterum et Leonem abbatem, de Monasterio S. AEgidii», au prêtre Amelius et Ã
l'Abbé Léon, au sujet du Monastère de St Gilles, la lettre, datée du 21 juillet
878 parle des tentatives récentes faites par Girbert,
Evêque de Nîmes, pour soumettre Saint Gilles à son autorité, malgré
l'opposition du Pape Nicolas et la décision des Evêques régionaux, réunis en
Concile, Arles Cf. quatrain V, 57. |