Alexandre de MĂ©dicis

Alexandre de MĂ©dicis

 

X, 33

 

2201-2202

 

La faction cruelle Ă  robbe longue

Viendra cacher souz les pointus poignards

Saisir Florence le duc & lieu diphlongue,

Sa descouverte par immeurs & flangnards.

 

On pense à la conspiration des Pazzi contre les Médicis et l'attentat contre Julien et Laurent de Médicis en 1478. Mais aucun des deux ne portait le titre de "duc", qui n'apparaît qu'avec Alexandre assassiné en 1537 par Lorenzaccio (cf. la pièce d'Alfred de Musset et quatrain VII, Lorenzaccio - 2022-2023).

 

Au moyen âge, Florence fut une république puissante dominée tour à tour par des factions différentes. Peu à peu les Médicis s'emparèrent du pouvoir. Ils furent confirmés dans la souveraineté héréditaire du pays par Charles-Quint, qui érigea en 1531 le duché de Florence ou Toscane en faveur d'Alexandre Médicis (Almanach de Paris: annuaire général de diplomatie, de politique, d'histoire et de statistique pour tous les Etats du globe, Tome 1, 1865 - books.google.fr).

 

Le saut temporel est comparable entre ce quatrain et le précédent à celui entre les quatrains X, 63 - Carolingiens et Byzantins - 2223-2224 et X, 64 - Change et rente - 2224.

 

L'assassinat d'Alexandre de MĂ©dicis

 

Ce même jour de l'Epiphanie 1537, Benvenuto Gellini chassait dans la Campagne romaine, aux environs de la fiévreuse Magliana. chère et fatale à Léon X. Comme il revenait vers Rome, transi par le soir, à la nuit presque tombée, ils virent, lui et ses gens, une grande poutre de feu qui rutilait au ciel, juste à la place où se trouve Florence. «Il y aura, se dirent-ils, quelque chose de nouveau là-bas.»

 

Déjà, le 3 janvier, une belle image de cire, que Benvenuto avait faite six ans plus tôt, pour le duc Alexandre, s'était détachée et brisée dans l'église de l'Annunziata. C'était une vieille coutume, d'appendre sa propre figure, faite en cire et vêtue d'habits somptueux, dans cette chapelle de la Madone, spécialement chère aux Médicis. Dès 1448, la place manquait sur les murs. On suspendait les mannequins au plafond. Le gouvernement populaire avait brisé celui de Laurent le Magnifique (par Verrocchio), celui de Julien son frère (par Baccio de Montelupo), ceux des papes Médicis Léon X et Clément VII. Voir tomber naturellement son image, de son vivant, il n'y avait pas de pire présage. Alexandre en avait ri, pourtant.

 

Il riait encore, échauffé par le vin et par l'espérance, quand il traversa la rue Large et vint devant l'église Saint-Marc. Il faisait une nuit toscane de la Chandeleur prochaine, car il neigeait, et par ce samedi soir la ville en liesse s'ébattait dans les rues blanches; la lune chassa les nuages, et la nuit fut claire, de ce sol blanc sous cette clarté blanche. Nuit d'amour, nuit de fête, nuit ou l'on pouvait, sans péril d'être reconnu, se perdre dans la cohue des masques, y faire passer une femme, et faire chez soi tout le bruit qu'on voulait. Le duc licencia ses gens sur la place. Il fit mine de rentrer dans son palais. Il mit seulement le Hongre. son fidèle, de planton sur l'autre côté de la rue, en lui disant de ne point bouger s'il n'était pas appelé. Au bout d'un certain temps, le factionnaire eut froid, et comme un chien frileux rentra se coucher au palais. Le duc entra dans son appartement pour vêtir un costume de conquête, grande robe en satin fourrée de zibeline, et gants parfumés. Il avait hésité un moment s'il prendrait ces gants de maille qui étaient d'usage dans les expéditions nocturnes. Mais il se ravisa : «Prenons ceux à faire l'amour. Laissons ceux de guerre !» Pourtant, il avait son épée.

 

Les voilà seuls, Lorenzino et lui. au coin de rue qui s'appelle encore le coin de Bernardetto de Médicis. à cause d'un brave parent qui logeait là force gens, et surtout des ribauds et des courtisanes, sans fausse honte. Ils se glissent, inaperçus, bousculés, jusqu'à la petite maison. Ils entrent à gauche, clans la chambre du rez-de-chaussée. Il y a grand feu ; le duc est un peu étourdi par ses courses de la journée, par le grand froid, auquel succède brusquement la grosse chaleur du foyer qui flambe : on verra clair dans celle chambre ! Mais les rasades, la fatigue délicieuse, qui prépare aux joies prochaines, l'engagent à gagner le lit. Lorenzino tire les grands rideaux, le duc ôte de sa ceinture l'épée, que Lorenzino l'aide à déboucler, et la dague ; il se laisse enlever sa robe, il se couche. Et Lorenzino lui dit de se reposer, pendant qu'il va chercher l'amoureuse. Pour éviter que la flamme du grand foyer n'incommode le duc, il tire et rejoint avec soin les courtines, il enveloppe bien le lit. Le duc s'est jeté lourdement dans cette cage de tentures, bien close. Lorenzino prend l'épée et la dague, il tortille autour des gardes ciselées les courroies du ceinturon, il fait un paquet impossible à défaire. Et il jette les armes sur un lit de repos. Tout est prêt, «Reposez-vous, dit-il au duc. et cependant je m'en vais faire venir qui vous savez.»

 

Celui qu'il fait venir, c'est Scoronconcolo. Un autre, Freccia, garde la porte. Lorenzino rentre, il ferme la porte Ă  clef, met la clef dans sa poche, et marche vers le lit. Il faut faire vite, car le loquet de la porte est retombĂ© sans s'ouvrir, la première fois, et le duc est peut-ĂŞtre en Ă©veil. Lorenzino lève le rideau d'une main : «Dormez-vous, Monseigneur ?» et en mĂŞme temps que la parole, arrive au duc une estocade d'Ă©pĂ©e courte, qui le traverse de part en part. Il prĂ©sentait les reins, et Lorenzino l'a si bien ajustĂ© que, du coup remontant, le diaphragme mĂŞme a Ă©tĂ© transpercĂ©. Blessure mortelle ; mais la bĂŞte est dure, et il faut achever sans que l'on entende. Le duc. sous la pointe du fer, s'est rejetĂ© vers la ruelle, en se roulant sur les matelas ; il veut sortir par les rideaux, mais il s'y empĂŞtre. Il a la force de dire : «Ah ! Laurent, donne-moi la vie, pour l'amour de Dieu. - Je ne veux qu'une seule chose de vous», rĂ©pond l'autre en sautant sur lui et le rejetant sur le lit. Mais il faut du silence; la main gauche de Lorenzino s'est plaquĂ©e sur la bouche d'Alexandre; il lui enfonce le pouce et l'index dans la bouche, afin de le bâillonner, en lui disant : «N'ayez crainte, seigneur !» Le duc saisit entre ses dents le pouce de Lorenzino, d'une une morsure fĂ©roce. Du moins Alexandre est muet, ainsi. Mais Lorenzino, qui l'empoigne, ne peut agir. et Scoronconcolo craint de les mal distinguer, de blesser son maĂ®tre, enlacĂ©s comme ils sont. Le sbire larde les matelas, entre leurs jambes, sans pouvoir arriver au duc. Alexandre se dĂ©gage encore une fois. Il parle : «Ah ! Laurent, je n'attendais point cela de toi ! - Au contraire, il y a trop longtemps que vous l'attendez !» Le duc a pris une escabelle pour se faire un bouclier. Mais comme il se levait, Scoronconcolo l'a saisi de revers et lui a fendu la figure avec un coup de coutelas. Il retombe. Lorenzino pense, bien Ă  propos, qu'il tient en poche son bon petit couteau napolitain. Cette fois, il ouvre la gorge au duc. C'est fait.

 

Alors, pour être sûr qu'il ne «ressuscitera» pas, il traite ce duc comme un pourceau que l'on égorge, comme un veau qu'on veut échauder. Il lui arrache le gosier. Plongeant la main, sa main valide, dans la blessure qu'il vient d'ouvrir avec son petit couteau, bien affilé, dans le sang que les vaisseaux robustes rejettent à bouillons épais, il empoigne les cartilages et les tire au dehors. Le cadavre en reste hideux, au point qu'on ne pourra le montrer à personne. Le duc est tombé sur le plancher. On le ramasse, on l'enveloppe, après l'avoir encore percé et repercé de l'epée, dans une courtine de lit, il a l'air de dormir. [...]

 

Il existe à la Ricardienne, Cod. moren. 352, un manuscrit où (p. 142 rétro) il est dit que Lorenzino fut tué comme il était en train de pisser dans une ruelle, et que les assassins lui coupèrent la tête et l'apportèrent à Cosme Ier

 

Florence sé réveilla sans duc. On avait d'abord remarqué le sang laissé par Lorenzino sur l'appui de la fenêtre ; puis on avait cherché vainement Alexandre de Médicis. Enfin, de recherche en question, le cadavre s'était découvert derrière la porte forcée. Gybo, Vettori, Guichardin, avaient pu cacher la duchesse dans la citadelle, appeler Alexandre Vitelli pour brider la ville, déjouer l'essai de révolte que la jeunesse combinait sans grande conviction. Le cadavre enveloppé dans un vieux tapis, avait été déposé dans l'église Saint-Jeannin, au coin de la rue Gori, en attendant qu'il fût mis à Saint-Laurent. On ne pouvait point le montrer, massacré comme il était.

 

Le lundi matin, tout Florence savait l'affaire. Et, dit un historien qui écrit sous l'autre duc, «tout un chacun s'en réjouissait universellement, mais personne ne bougeait». Cosme, appelé du Trebbio, vint, fut accepté, présenté, élu, en deux jours; Cybo lui avait fait jurer, dans une embrasure de fenêtre, qu'il ferait justice à tous, serait fidèle à Charles-Quint, vengerait la mort du duc Alexandre, et traiterait bien les trois enfants naturels de ce duc, Jules, Porcia et Julie. Une belle lettre de Campana pour avertir César, un vote, Guichardin qui croit tromper Cosme et se préparer une régence, Cosme qui joue Guichardin et prend le pouvoir d'une main tenace, et voilà fondé le plus ferme, le plus durable des principats; une tyrannie nécessaire peut-être, à coup sûr durable et illustre (Pierre Gauthiez, Lorenzaccio (Lorenzino de Médicis) 1514-1548, 1862 - archive.org).

 

"robbe" : lucco

 

Le 28 avril 1536, on attend, Ă  la porte Romaine, la «triomphale entrĂ©e de la MajestĂ© CĂ©sarienne, Charles-Quint l'Auguste». Le pharmacien, ou pour mieux parler l'apothicaire qui fondera l'AcadĂ©mie de la Crusca, Antoine- François Grazzini, surnommĂ© le Lasca, ou le gardon, charmant conteur, et plus charmant auteur de comĂ©dies, rivalise avec Vasari pour la raconter, cette entrĂ©e ! L'empereur, qui a dĂ®nĂ© Ă  la Chartreuse du val d'Ema, passe Ă  dix heures du soir par la brèche des murs, et foule aux pieds de son cheval la porte de bois et de fer qu'on a jetĂ©e Ă  terre, afin de mieux montrer la suzerainetĂ© de l'aigle et la servitude des lis rouges. Le duc s'avance au-devant de l'auguste beau-père, un hĂ©raut prĂ©sente les clefs de la ville sur un plat d'or, et le duc. Ă  genoux devant Sa MajestĂ©, offre humblement Ă  CĂ©sar ces clefs d'une porte dĂ©molie. CĂ©sar les effleure en riant, et lui fait signe de les faire enlever. Il entre sous un dais de brocart frisĂ©, de toile d'argent et de soie pourpre, doublĂ© en or tissĂ© ; soixante jeunes gens le portent, choisis parmi les plus riches de Florence, tous issus, dit le conteur, «de la mĂŞme livrĂ©e». Et certes, jamais ce mot de «livrĂ©e» ne fut plus juste. LivrĂ©e magnifique, du reste, avec le bonnet en velours pourpre semĂ© de pointes d'or, et sous le plus beau des panaches; l'Ă©pĂ©e de parade, Ă  la garde et bouterolle d'argent massif; le fourreau de velours cramoisi, les souliers de mĂŞme, les chausses blanches, la doublure et le pourpoint en satin blanc; tous sont velus de mĂŞme style et de mĂŞme coupe. La casaque de satin pourpre, Ă  la mode nouvelle, double garniture, crevĂ©s et pointillĂ©s d'or, complète ce bel uniforme, et «l'air noble, le noble aspect, les manières exquises» de ces porte-baldaquin pĂ©nètrent tous les spectateurs d'une Ă©motion patriotique. Parodie suprĂŞme ! les trois cents citoyens d'Ă©lite (c'est le Lasca, ce n'est pas nous qui les appelons «citoyens»), cette fleur de la nouvelle Florence, qui va se courber devant CĂ©sar, tous ces hommes renommĂ©s et dignes sont vĂŞtus du «lucco», l'antique robe florentine aux temps hĂ©roĂŻques : mais ce sont robes de velours, faites, suivant une formule Ă©trange, «afin de bien humblement faire voir la superbe grandeur du peuple florentin». Et ni Masaccio, ni Lippi, ni Ghirlandajo n'avaient dans leur boutique les couleurs bastantes Ă  peindre ces «lucchi», trop beaux.

 

Laissons la fête s'achever, avec l'archevêque et ceux du clergé, et Charles-Quint, sur son coursier blanc harnaché de velours pourpre, traverser Florence, dans un vacarme de tambours, de trompettes, de cris, de mousquetades et de salves tirées par la forteresse neuve. Ces mascarades se ressemblent toutes, par la splendeur et l'infamie. Lorenzino fut-il parmi les soixante élus de la livrée, s'il n'est pas «riche», il est noble. Cosme, lui. qui est «noble et riche», porte certainement le dais. Lorenzino voit l'empereur entrer dans «la porte de la divine retraite de la très noble famille des Médicis». C'est ainsi que l'apothicaire désigne le palais de la via Larga.

 

César reste à Florence jusqu'au 4 mai. Lorenzino n'a plus qu'un mois pour écrire, pour faire apprendre aux acteurs et pour mettre en scène la comédie que le duc Alexandre lui a demandée pour ses noces avec Marguerite d'Autriche. Pendant que la petite épouse traversait la Toscane en liesse, allait au Poggio-a-Cajano, puis au monastère de San Donato in Polverosa, jusqu'au jour où Florence l'accueillerait comme César lui-même, on apprêtait pour elle, non loin du palais Médicis, la demeure somptueuse d'un Médicis collatéral, Octa vien, oncle de Cosme par son alliance avec Françoise Salviati (Pierre Gauthiez, Lorenzaccio (Lorenzino de Médicis) 1514-1548, 1862 - archive.org).

 

Tout un fromage

 

Pour rimer avec "longue" il faut "diphlongue". Mais "diphtongue" correspond au mot "lieu" ("ieu" en est une)

 

The curd, after the whey is drained off, is called "phlongos", and it is almost always bought from the shepherds, each shepherd preparing it in his own way. It is transported in baskets, sometimes a good distance, to the cheese factory, or "kassaria", and these drawbacks, added to lack of cleanliness, are the cause of much cheese of inferior quality being produced which has no keeping properties and must be quickly consumed. Having reached a pasty condition, the cheese is placed in reed or willow baskets and immersed in either boiling whey or clean water and stirred until the whole mass is transformed into “kossimari"; it is then cut into pieces weighing one or two okes, and moulded by hand into a globular form, leaving one slight depression called the “omphalos" or navel (W. Bevan, Notes on Agriculture in Cyprus and Its Products, 1919 - books.google.fr).

 

Les bâtiments et l'histoire de la Cascina de Laurent le Magnifique à Poggioa a Caiano sont bien connus grâce notamment à un article de Philip Foster publié en 1970. Il s'agit d'un ensemble de bâtiments réguliers, réunis autour d'une cour, bordés de portiques et isolés par un fossé. Les bâtiments abritaient outre les étables, plusieurs salles de laiterie et des pièces destinées à la fabrication des fromages, mais aussi une chapelle et des pièces d'habitation. Nous retrouvons ici le programme qui sera réalisé par Catherine à Fontainebleau sur une échelle beaucoup moins monumentale mais avec une touche plus raffinée, plus «mondaine» pourrait-on dire, introduite par un décor très élaboré que justifiait sans doute la proximité immédiate du château royal (Sabine Frommel, Résidences à la campagne, Il mecenatismo di Caterina de' Medici: poesia, feste, musica, pittura, scultura, architettura, 2008 - books.google.fr).

 

Née du souvenir de la ferme modèle de Poggio a Caiano, cette cassine est habitée par des artisans qui fabriquent pour les visiteurs «toutes façons de fromages, laitages, confitures, salaisons, salades, fruits». C'est Cosme de Médicis qui les a envoyés de Florence. Baptisée la Mi-Voye ou la Vacherie, ornée d'un très joli jardin et de canaux et fontaines, elle servira souvent à l'organisation de réceptions pour Charles IX (Jean-Pierre Poirier, Catherine de Médicis. Épouse d'Henri II, 2010 - books.google.fr).

 

Même si la préférence de Catherine de Médicis va aux fromages de son pays, le brie, les fromages d'Auvergne, le pont-l'évêque et le fromage de roquefort (protégé par les lettres patentes de Charles VI confirmées par François Ier) (Maurice Bensoussan, Les particules alimentaires: naissance de la gastronomie au XVIe siècle, de François Ier à la colonisation de l'Amérique du nord, 2002 - books.google.fr).

 

Nel suo sperimentalismo a tutto campo, Lorenzo de' Medici (1449 - 1492) annette al proprio spazio espressivo il giovanile poemetto «rusticale» (1468 circa) in venti ottave Nencia da Barberino, in cui il contadino del Mugello Vallera elogia in chiave «comica» la bella e ritrosa sua conterranea Nencia ; il poemetto, fortemente parodico della Commedia dantesca, Simposio, composto tra l'ottobre novembre 1469 e il 1472 in otto capitoli in terzine ; e undici zoni carnascialesche, tutte ostentatamente oscene, se si escludono le splendide, e ben altrimenti allusive, Canzona di Bacco e Canzona dei sette pianeti (Guido Davico Bonino, Cosí per gioco: sette secoli di poesia giocosa, parodica, satirica, 2001 - books.google.fr).

 

E il momento dell'entrata in scena di un altro beone, questa volta un notaio, Ser Domenico, accolto dalla guida con un gesto molto affettuoso (Simposio, w. 79-81: «Poi lo chiamava a sé e diegli un bacio / e disse: "Ser Domenico mio balla, / più caro a me che al topo non è fl cacio;») la cui enfasi allude forse, ironicamente, a quella che connota l'incontro purgatoriale tra Virgilio e Sordello (Pg VI, vv. 70-5: «ma di nostro paese e de la vita / c'inchiese; e 'l dolce duca incominciava / "Mantova..."; e l'ombra, tutta in sé romita, / surse ver lui del loco ove pria stava, / dicendo: "O Mantovano, io son sordello, / de la tua terra!"; e l'un l'ultra abbracciava.»); la similitudine del topo e del formaggio, attestata anche nel distico conclusivo di un'ottava del Morgante de Luigi Pulci (VII, 46, vv. 7-8: «ma il topo sait egli in questo casa, / al cacio nella trappola rimaso») è un'inserzione comico realistica funzionale alla de-gradatio continuamente operativa dell'ipotesto dantesco.

 

Alla luce dei riscontri fin qui raccolti, possiamo dedurre che respressivitĂ  del Morgante, ove non sia vettore diretto di elementi del canone formulario dantesco, rappresenti ana sorta di reagente stilistico che permette di realizzare, con la massima efficacia, il contrapasso retorico scontato da quei momenti del poema sacra ripresi dall' autore.

 

Ancora una prova in questa direzione è offerta dall'ironica allusione alla sollecitudine delle anime purgatoriali ad affrettarsi nel compimento dell'iter penitenziale implicita nelle parole con cui la guida si congeda da Ser Domenico, impaziente di giungere a destinazione (vv. 84-86: «tener non vi vo più, perd che quello / disio che vi fa ir veloce e presto, / so vi consuma mentre vi favello») (Dario Pisano, Dante nella poesia di Lorenzo de' Medici, 2016 - books.google.fr, Poesie del magnifico Lorenzo de' Medici, 1763 - books.google.fr).

 

Pour reprendre la tradition du banquet platonicien, interrompue à la mort de Porphyre, 1200 ans auparavant, Laurent de Médicis a désigné Francesco Brandini pour recevoir ce jour-là neuf convives, nombre consacré, non seulement parce que c'est celui des Muses et qu'il représente le carré de 3, nombre parfait, mais aussi parce que le carré de ce carré donne exactement le nombre d'années que vécut Platon (José V. de Pina Martins, Humanisme et Renaissance de l'Italie au Portugal: les deux regards de Janus, Tome 1, 1989 - books.google.fr).

 

Un banquet somptueux réunit toute la noblesse florentine, un bal après le festin, et le bal fut suivi d'une comédie qu'avait écrite Lorenzino pour le mariage d'Alexandre et de Marguerite d'Autriche (Pierre Gauthiez, Lorenzaccio (Lorenzino de Médicis) 1514-1548, 1862 - archive.org, fr.wikipedia.org - Laurent de Médicis).

 

Diphtongue médicéenne

 

Jusqu'Ă  l'arrivĂ©e de Catherine de MĂ©dicis en France, jamais la diphtongue « oi Â» ne s'Ă©toit prononcĂ©e autrement que comme nous faisons dans roi, dans exploit. Mais les Italiens, dont la cour fut alors inondĂ©e, n'ayant pas ce son dans leur idiome, voulurent y substituer le fon de l'e ouvert; & bientĂ´t leur prononciation, affectĂ©e par le courtisan pour plaire Ă  la reine, fut adoptĂ©e par le bourgeois. On n'osa plus, selon un auteur contemporain, dont voici les termes, dire François & Françoise, sur peine d'ĂŞtre appelĂ© pĂ©dant; mais faut dire Francès & Francèse, comme Anglès & Anglèse. Pareillement, j'estès, je faisès, je disès, j'allès, je venès : non pas, j'Ă©tois, je faisois, je disois, j'allois, je venois, & ainsi es autres, il faut user du mĂ©me changement. Un tel changement ne se fait pas tout d'un coup & d'une manière uniforme. Aujourd'hui encore c'est une pierre d'achoppement que notre diphthongue oi, sur la prononciation de laquelle on peut consulter Vaugelas & MĂ©nage, qui en ont traitĂ© bien au long (Gabriel Girard, Synonymes françois, 1802 - books.google.fr).

 

Grecs et Crétois

 

Ancien ami de Bessarion, Janos Lascaris (1445 - 1534) est lui aussi venu à Florence pour servir les Médicis : en 1491, il est à Byzance, en Grèce continentale et en Crète, pour y recueillir des manuscrits. Lascaris se trouvait en Crète, sur le chemin du retour, quand Laurent de Médicis mourut (8 avril 1492). À son retour à Florence, il trouva en Pierre de Médicis un protecteur aussi fidèle que l'avait été son devancier. Comme Chalcondyle avait quitté Florence à la fin de 1491 ou au début de 1492 pour se rendre à Milan, c'est à Lascaris que fut confié l'enseignement du grec au studio florentin. Dans la leçon d'introduction à sa deuxième année d'enseignement, la seule qui ait été conservée, Lascaris rappelle avoir traité de Sophocle et de Thucydide l'année précédente, et annonce que Démosthène et les épigrammes de l'Anthologie grecque sont au programme de l'année qui commence. C'est en liaison étroite avec son enseignement que Lascaris se lance dans une tout autre entreprise, l'édition des grands auteurs de la littérature grecque, dont seuls, à cette date, étaient parus Théocrite (1480), Hésiode (Les travaux et et les jours, 1480) et Homère (1488). En collaboration avec un imprimeur d'origine vénitienne venu s'installer à Florence, Lorenzo de Alopa, il met au point une nouvelle fonte de caractères, une petite capitale visant à reproduire l'écriture épigraphique grecque contemporaine (Colette Nativel, Centuriae Latinae: cent une figures humanistes de la Renaissance aux Lumières offertes à Jacques Chomarat, Tome 1, 1997 - books.google.fr).

 

Arsenios Apostolis, compatriote crétois de Lascaris, introduit par lui successivement dans la Florence des Médicis, puis dans la Venise d'Alde Manuce, enfin dans la Rome de Léon X, jouait aussi le rôle de fournisseur en mss grecs pour Ridolfi. Celui-ci était devenu comme son protecteur attitré dans l'ambitieuse carrière ecclésiastique qu'il poursuivait (Henri Dominique Saffrey, Leendert Gerrit Westerink, Théologie platonicienne de Proclus, Livre 1, 1968 - books.google.fr).

 

Toujours pour encourager la littérature grecque, Léon X, dans le palais abandonné du cardinal Schiner, sur l'Esquilin, fonde une université grecque. Lascaris rédige un règlement, recrute ses premiers élèves en Morée puis commence à dispenser ses cours. Lorsqu'il part enseigner à Paris, il désigne au pape, pour le remplacer, un autre éminent helléniste, le Crétois Marcus Musurus, qui a déjà publié de nombreux auteurs grecs chez le célèbre imprimeur-typographe Alde Manuce. Le pontife (Henri Pigaillem, Les Médicis, 2015 - books.google.fr).

 

"flangnards" pour "flaugnards"

 

Les flaugnards sont en parler d'oc les courtisans (Yves Gourgaud, Grand dictionnaire cévenol – français: Tome I : A - F, 2019 - books.google.fr).

 

"immeurs" : non maturi, ceux qui ont Ă©chouĂ©

 

Le mot grec telesphorèsis désigne la réussite et la maturité (Skarlatos D. Byzantios, Dictionnaire grec-français et français-grec: Lexikon helleno-gallikon, Tome 1, 1856 - books.google.fr).

 

Il existe un certain Télésphore de Consenza, se faisant passer pour Calabrais comme Joachim de Flore, qui produisit une prophétie Liber de magnis Tribulationibus influencée par la Prophétie du second Charlemagne, apparue en Bourgogne  en 1380 à l'avènement de Charles VI. Chaque nouveau roi de la dynastie des Valois appelé Charles, dans cette intention, se voyait considéré comme un Carolus Redivivus (Alexandre Y. Haran, Le lys et le globe: messianisme dynastique et rêve impérial en France à l'aube des temps modernes, 2000 - books.google.fr).

 

Après la mort de Laurent le Magnifique, son fils Pierre l’Infortuné lui succéda. Son absence de sens politique, sa faiblesse devant Charles VIII, l’influence grandissante de Savonarole et la survivance vivace du sentiment républicain causèrent sa perte. Il fut banni de Florence en 1494. En décembre de la même année, les institutions mises en place par les Médicis en 1434 furent abolies. Une révolution mystique et puritaine allait s'installer à Florence avec Savonarole (fr.wikipedia.org - Laurent de Médicis).

 

Dans les gymnasiums allemands, ceux qui ont échoué sont les non maturi.

 

Les admirateurs de Lorenzo se trouvent en face d'un dilemme. Contraints par l'histoire Ă  reconnaĂ®tre l'Ă©chec politique, comment Ă©riger Lorenzo en hĂ©ros efficace ? Ils Ă©vitent la difficultĂ© en quittant Lorenzo au moment de son triomphe ou en regardant vers un avenir lointain - l'unification italienne - qui justifiera le tyrannicide. Ainsi personne, quel que soit le point de vue adoptĂ©, ne considère les raisons fondamentales de la faillite de Lorenzo, ni pourquoi, Ă  Florence en 1537, l'assassinat d'Alexandre aboutit Ă  l'Ă©lection de CĂ´me plutĂ´t qu'Ă  celle d'un autre chef, Ă  la restauration de la rĂ©publique, ou au retour des bannis. Sans ces considĂ©rations, toute histoire de Lorenzo est incomplète et partielle. Elle est marquĂ©e par les divisions et l'inefficacitĂ© du parti rĂ©publicain, et de l'autre, l'habiletĂ© peu scrupuleuse de CĂ´me et de ses conseillers (Joyce G. Bromfield, De Lorenzino de MĂ©dicis Ă  Lorenzaccio: Étude d'un thème historique, 1972 - books.google.fr).

 

Deux fromages : di-phlongos

 

John Major's most original work was his Propositum de infinito (Treatise on the infinite ; edited and translated into French by Hubert Élie, Paris, 1938). This work treats three questions : whether actual infinities exist ; whether God could create an actual infinite ; and whether, given an infinite body, such a body could move Major argued in favor of actual infinities, using techniques that anticipate modern mathematical treatments of infinity ; held that God could produce infinities of particular types; and argued that God could move a body infinite in all directions directions both rectilinearly and circularly. Among Major's students were the Spaniards Gaspar Lax (1487 – 1560), important for his work in mathematics; Luis Nuñez Coronel (d. 1531); and Coronel's younger brother Antonio (fl. 1509 – 1518), who was Major's favorite ; and the Flemings Peter Crockaert of Brussels (c. 1470 - 1540) and John Dullaert of Ghent (c. 1470 - 1513). Lax and Dullaert in turn taught  Juan Luis Vives (1492 – 1540), who recorded their regret for time earlier wasted on logical subtleties, and the Valencian Juan de Celaya (c. 1490 - 1558), who composed commentaries on many Aristotle's works in the threefold way of St.Thomas, the realists, and the nominalists. Celaya's influence is clear in the works of Francisco de Vitoria (d. 1546) and Domingo de Soto (1494/95 – 1560). The circle surrounding Major included, apart from logicians, the mathematicians Pedro Ciruelo (1470 - 1554), who published numerous editions of earlier works on astronomy and mathematics, and the Portuguese Alvaro Thomaz (fl. 1509 – 1513), whose Liber de triplici motu (book on the three kinds of movement ; Paris, 1509) manifests a sophisticated knowledge of fourteenth-century calculatory techniques. The merging of their ideas with those of the nominalist, Scotist, Thomist, and Augustinian Aristotelians of Major's school became a catalyst for serious discussion of problems of motion. It provided a foundation on which later sixteenth - and seventeenth - century thinkers would erect the edifice of modern science (Encyclopedia of the Renaissance: Machiavelli-Petrarchism, Volume 4, 1999 - books.google.fr).

 

La duplication du cube et la trisection de l'angle occupèrent beaucoup les géomètres antiques. Le premier problème consiste à construire le côté d'un cube dont le volume ferait le double de celui du cube initial, ce qui revient à exprimer la racine cubique de 2 à partir de racines carrées. Le deuxième consiste à construire, à partir d'un angle b, l'angle a = b/3, autrement dit à diviser un angle en trois angles égaux. Au IIe siècle, le mathématicien Nicomède inventa une courbe appelée conchoïde pour résoudre les deux problèmes ; son contemporain Dioclès imagina la cissoïde, une courbe particulière du troisième degré, pour l'étude du problème de la duplication du cube. Toutes ces tentatives préparèrent la voie aux développements futurs du calcul infinitésimal (Gerhardt Stenger, Lettres philosophiques: Tout en Dieu - Commentaire sur Malebranche - Dieu. Réponse au Système de la nature - Lettres de Memmius à Cicéron - Il faut prendre un parti, ou le Principe d’action de Voltaire, 2011 - books.google.fr).

 

Cf. quatrain X, 24 - Alphonse le Magnanime - 2194-2195.

 

L'exemple suivant constitue une preuves fort claire de ce fait qu'il est possible que l'infini soit entièrement parcouru. "Voici le premier exemple. Soit un fromage terminĂ© Ă  Paris, allant Ă  l'infini vers l'Orient, d'une largeur de quatre pieds ; arrive un rat pendant la première partie proportionnelle d'une heure, qui ronge une dimension d'un pied de ce fromage dans son milieu, puis de son milieu, puis de nouveau un pied pendant la seconde partie proportionnelle, et ainsi de suite pendant toutes les parties proportionnelles d'une heure : Ă  l'instant terminant l'heure, il y aura deux fromages infinis ; pendant chaque partie proportionnelle de cette heure et Ă  chaque instant le rat sera Ă  une distance finie de Paris, et cependant il divisera le fromage tout entier et Ă  l'instant terminant l'heure il fera pour la première fois deux fromages entier ; c'est-Ă -dire que ce sera lĂ  le premier instant oĂą il y aura deux fromages infinis, et je veux parler de fromages tout entiers" (Jean Mair, Le Traite De L'infini, traduit par Hubert Elie, 1937 - books.google.fr).

 

John Mair (1467 - 1550) est un philosophe écossais très admiré à son époque et très influent sur ses pairs. C'était un professeur reconnu dont les travaux ont été publiés un peu partout en Europe. Son conservatisme et son scepticisme, ainsi que son approche logique des textes comme Aristote ou la Bible, sont moins prisés à l'époque de l'humanisme. Son influence sur la logique (avec l'analyse de la théorie des suppositions), en science (avec l'infiniment petit), en politique (plaçant le peuple au-dessus du roi), en droit international (établissant les droits humains dont disposaient les sauvages conquis par les Espagnols) a perduré pendant des siècles (fr.wikipedia.org - John Mair, en.wikipedia.org - John Major (philosopher)).

 

Dans le contexte florentin, la pensée politique de John Mair peut avoir une résonance.

 

Jean Mair (ou Major) soutient que le Roi ne gouverne pas son royaume regulariter et casualiter : il est en effet des cas oĂą la communautĂ© reprend les droits qu'elle a dĂ©lĂ©guĂ©s au Prince par Ă©lection ou assentiment tacite. Ces positions extrĂŞmes et quasi rĂ©volutionnaires contrastent avec la mĂ©fiance instinctive dont Seyssel, auteur de la Monarchie de France, fait preuve Ă  l'Ă©gard de la dĂ©mocratie et de l'Ă©lĂ©ment populaire (Jacques Poujol, La monarchie de France et deux autres fragments politiques de Claude de Seyssel, 1961 - books.google.fr).

 

Acrostiche : LVSS, Luss

 

Luss (en gaélique écossais Lus, 'herbe') est un village du Comté d'Argyll and Bute, en Écosse, sur la rive ouest du Loch Lomond. Le village fait partie du parc national du Loch Lomond et des Trossachs Faisant historiquement partie du Comté de Dumbarton, le nom ancien de Luss était Clachan dhu, ou 'village sombre'. Saint Kessog, un missionnaire irlandais, a christianisé le village à l'époque médiévale (fr.wikipedia.org - Luss).

 

John Mair avait l'idĂ©e de revenir pour jamais en Écosse et que, tout en Ă©tant dĂ©sireux de mettre au service de son pays sa science et son expĂ©rience, il voulut surtout parfaire sur place la documentation de son Histoire de la Grande Bretagne, Ă  laquelle il travaillait depuis plusieurs annĂ©es. Il arriva en avril ou mai 1518 Ă  Glasgow, oĂą l'archevĂŞque Jacques Beaton le reçut avec de grands honneurs. Le 25 juin de cette annĂ©e, il fut incorporĂ©, devant le recteur Adam Colquhoun, comme principal rĂ©gent du collège et du paedagogium de l'universitĂ©, avec les titres de « maitre vĂ©nĂ©rable, docteur en thĂ©ologie de Paris, trĂ©sorier de la chapelle royale de Stirling et vicaire de Dunlop Â» (Jean Baptiste Coissac, Les universitĂ©s d'Ecosse depuis la foundatio de L'Universite de St. Andrews jusqu'au triomphe de la rĂ©forme (1410-1560), 1915 - books.google.fr).

 

Adam Colquhoun (vers 1470 - 1540) appartient à la branche des Colquhoun of Glins. Son père Patrick est le petit-fils de sir Humphrey Colquhoun of Luss (Sir William Fraser, The Chiefs of Colquhoun and Their Country, Tome 2, 1869 - books.google.fr).

 

The lands of the clan Colquhoun are on the shores of Loch Lomond. During the reign of Alexander II, Umphredus de Kilpatrick received from Malduin, Earl of Lennox, the estates of Colquhoun, Auchentorily and Dumbuck. The clan chief's early stronghold was at Dunglass Castle, which is perched on a rocky promontory by the River Clyde. Dunglass was also close to the royal Dumbarton Castle, of which later Colquhoun chiefs were appointed governors and keepers.The chief's title was that of the Barony of Luss which came to the clan when Sir Robert of Colquhoun married the heiress of the Lord of Luss in about 1368 (en.wikipedia.org - Clan Colquhoun).

 

Typologie

 

Le report de 2202 sur la date pivot 1537 donne 872.

 

Adalbert Ier est, semble-t-il, le premier duc de Toscane de 847 Ă  890, fils de Boniface, marquis de Toscane selon Muratori (Dictionnaire historique, Tome I, 1827 - books.google.fr).

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