Etat d’Israël X, 99 2250-2251 La fin le loup, le lyon,
bœuf et l'asne, Timide dame seront avec mastins,
Plus ne cherra pour eux la douce manne, Plus vigilance et custode aux mastins. Virgile, Bucolique VIII Mopso Nisa datur ! quid non speremus amantes ? Jungentur jam grypes equis, ævoque sequenti Cum canibus timidi venient ad pocula damæ. Mopse, novas incide faces : tibi ducitur uxor; Sparge, marite, nuces : tibi deserit Hesperus Etam. Incipe Mænalios mecum, mea tibia, versus (Virgile, Bucolique VIII). Donner Nisa à Mopsus ! Que ne devons-nous pas craindre, nous autres amants ? Bientôt les griffons s'attelleront au même joug que les chevaux, et désormais les daims timides viendront s'abreuver avec les chiens. Mopsus, taille dans les bois des torches nouvelles; on t'amène l'épouse; mari, sème des noix : c'est pour toi que Vesper abandonne l'Eta. Répétons, ô ma flûte, les accents du Ménale (Virgile, Oeuvres, Tome 1, 1879 - books.google.fr). Est-ce Pollion qui donna au jeune poète mantouan l'idée de composer des Bucoliques à la manière de Théocrite ? Un témoignage de Servius a créé cette tradition : «Tunc ei proposuit Pollio ut carmen bucolicum scriberet» (Vita, p. 2). [...] On a rapproché certains détails de l'églogue IV des Bucoliques de Virgile (v. 22, 24-5) et tels versets d'Isaïe (XI,6 sq.). On a rappelé qu'Hérode a séjourné à Rome, est entré en relations avec Pollion. Mais aucun rapprochement, aucun fait décisif n'a été invoqué Ce qui pourrait contribuer à créer une atmos-hère pré-chrétienne, dans la pièce de Virgile, appartient aussi bien aux descriptions de l'âge d'or, dans Hésiode ou Aratos. Parmi tant d'influences possibles, comment distinguer celle des oracles sibyllins et celle des prophéties hébraïques ? L'enfant, né d'une femme, vivant et romain, ne peut pas être davantage le dieu annoncé en juillet 43 par la comète dite sidus Iulium, ni une personnification symbolique de Rome, des temps nouveaux, de la paix de Brindes, ou de la poésie virgilienne. Arrivons aux thèses romanistes. S'agirait-il de l'enfant d'Octave et de Scribonia ? Il était attendu lors du consulat de Pollion; mais ce fut une fille, la trop célèbre Julie. De Marcellus, fils d'Octavie et neveu d'Octave ? Les dates s'opposent à cette interprétation, comme l'a montré M. J. Carcopino. Pense-t-on à l'union d'Antoine et de Cléopâtre ? Ce n'est pas un garçon, mais deux jumeaux, un garçon et une fille, Alexandre Hélios et Cléopâtre Séléné, qui naquirent de là . Restent les deux fils d'Asinius Pollion : l'aîné C. Asinius Gallus, le cadet Saloninus. Plusieurs témoignages de l'antiquité (Suétone, saint Jérôme, Servius) désignent Gallus; et Asconius Pédianus affirme que, suivant Gallus lui-même, la quatrième églogue avait été écrite en son honneur. On objecte que ce personnage vaniteux a voulu accréditer à son profit une légende flatteuse. Après avoir rétabli la suite des événements de 43 à 40 av. J.-C., analysé les rapports de Pollion et d'Octave dans cette époque tourmentée, démontré d'après les historiens que le consulat effectif de Pollion ne commença qu'en octobre 40, après la paix de Brindes (5-6 octobre 40), M. J. Carcopino assigne à notre pièce la date suivante : octobre-novembre 40. Il ne s'agirait donc pas d'Asinius Gallus, consul en 8, et né avant 40, au plus tard en 41, alors que son père était, depuis 43, consul désigné; mais de Saloninus; à Salone, Pollion établit ses quartiers d'hiver, lors de son séjour en Dalmatie, marqué par la campagne victorieuse contre les Parthines. A quoi les partisans d'Asinius Gallus pourraient répondre que, d'après les Scholia Bernensia, Saloninus, né monstrueux, ne vécut que huit jours. En outre, Virgile, ami de Pollion, a pu, sans entrer dans la distinction du consulat nominal ou effectif de son protecteur, célébrer en même temps, en 41, la naissance d'Asinius Gallus et l'approche de l'an 40 qui devait, depuis les désignations de 43, porter le nom de Pollion, et le porta, comme le montre un texte de Dion Cassius (48, 15). En résumé, ou bien l'enfant est Saloninus, et l'Églogue, composée en octobre-novembre 40, a jailli, au lendemain de la paix de Brindes, au milieu d'un irrésistible mouvement d'allégresse, alors que des réjouissances publiques, des vivats et des acclamations saluaient le retour de la concorde et l'aurore d'une époque meilleure. Ou bien l'enfant est Asinius Gallus, et l'Églogue, écrite en 41, est un chant d'espoir que lance, au milieu des affres de la guerre civile, un poète confiant dans la valeur d'un ami puissant et dans les destinées du monde. «Quoi qu'il en soit, ce n'est pas rabaisser la pièce de Virgile que de dissiper les brumes dont on l'a, depuis toujours enveloppée, ni d'éteindre «la lueur étrange» que Victor, Hugo apercevait à la cime de ses vers mystiques. Hymne d'enthousiasme ou acte de foi, c'est «un message immortel de l'humaine espérance» (Eugène de Saint-Denis, Bucoliques de Virgile, 1949 - books.google.fr). Ce sont plutôt les crétins qui sont virgiliens. Dans la première églogue, l'expulsion de l'âge d'or signifie le bannissement du monde des poètes. Le berger, qui aime sans retour, n'est plus maître de l'écho. Avec la huitième Bucolique, par contre, le poète veut croire que les ténèbres semées par l'amour seront dispersées par le pouvoir de la poésie, et que l'âge d'or reviendra comme le jour chasse la nuit. Les chants de Damon et Alphésibée ne sont pas une amplification des plaintes de Corydon; ils sont une palinodie (M. Minet, Le chant d'âge d'or de Damon et Alphésibée, Les Études classiques, Volume 78, 2010 - books.google.fr). Le quatrain est daté de 2250 soit 8 ans après le début de la chronocratorie de Saturne (2242), associée à l'âge d'or comme l'indique le quatrain X, 89. On se faisait des illusions. Isaïe 11 «Le loup habitera avec l’agneau et la panthère avec le
chevreau; le veau, le lion et le bétail qu’on engraisse seront ensemble, un
jeune enfant les conduira. La vache et l’ourse iront au même pâturage, Leurs
petits auront un même gîte; et le lion mangera du fourrage comme le bœuf. Le
nourrisson s’ébattra sur l’antre de la vipère et l’enfant sevré mettra sa main
dans le repaire du basilic. On ne se fera pas de mal et on ne détruira plus sur
toute, ma montagne sainte.» (Is. 11. 5-8) Tout le chapitre d’Isaïe 11 est placé sous le signe de
l’annonce d’un surcroît, d’une création supplémentaire : «un rejeton sortira
de la racine de Ychaï (Jessé)». Cette résurgence inattendue de vigueur est un signe de grâce : «sur lui
reposera l’esprit de Dieu… sagesse, intelligence, conseil, héroïsme,
connaissance, crainte de Dieu». L’expression de cette grâce justicière sera
justement cette cohabitation du loup et de l’agneau, du veau et du lionceau, de
la vache et de l’ours qu’un jeune enfant conduira (6). Les conséquences de
cette nouvelle donne, c’est que fauve et bétail consommeront semblablement de
la paille – bouleversement du règne animal – et que nourrisson et sevré
n’auront pas peur des serpents. Le rejeton de Ychaï
«ajoutera» et «rassemblera les repoussés d’Israël et les dispersés de Juda».
Ici le texte définit les contraires qui convergent à partir d’une thématique
classique : Juda et Israël sont les royaumes séparés, divisés, ennemis, que Ychaï rassemblera. C’est ce
qu’on lit aussitôt après : alors la «jalousie d’Éphraïm et les haineux de Juda
seront retranchés. Éphraïm ne jalousera plus Juda et Juda ne sera plus
hostile à Éphraïm». C’est là que nous apprenons que l’exil, la dispersion
était la conséquence de la jalousie, jalousie de l’abondance qu’il y a en
Israël, celle-là même qui donne un rejeton à Ychaï.
Vient alors le jugement des nations (Philistins, Orient, Moab, Ammon) qui
profitèrent de cette jalousie pour accabler Israël Jean Racine disait déjà : «Réjouis-toi, Sion, et sors de
la poussière. Quitte les vêtements de ta captivité. Et reprends ta splendeur
première. Les chemins de Sion à la fin sont ouverts. Rompez vos fers, Tribus
captives ; Troupes fugitives, Repassez les monts et les mers : Rassemblez-vous
des bouts de l’univers» ( Esther, Acte III, scène IX). Comme l’annonce le Prophète Isaïe, un jour viendra où
tous les hommes seront frères et où l’agneau couchera près du loup (une
plaisanterie israélienne ajoute que mieux vaudra être le loup que l’agneau) Typologie Sous l'apparence d'un livre unique de 66 chapitres, le Livre d'Isaïe se présente en fait en trois parties bien distinctes qui auraient pu former trois livres séparés : Es 1-39 : Isaïe présente le contexte historique, avec la montée en puissance de l'Assyrie, jusqu'à la tentative de prise de Jérusalem par Sennachérib; Es 40-55 : Isaïe évoque la montée en puissance de Cyrus II, le roi de Perse, annonçant la fin de l'exil à Babylone; Es 56-66 : Isaïe se penche sur la situation à Jérusalem peu de temps après le retour d'exil. Cette section regroupe probablement les prophéties de plusieurs prophètes. Les chapitres 40 à 66 ont vraisemblablement été écrits et compilés autour de l'exil à Babylone, entre le VIe siècle av. J.-C. et le Ve siècle av. J.-C. (fr.wikipedia.org - Isaïe). Isaïe commence à prophétiser vers -768 (Nicolas Lenglet Du Fresnoy, Tablettes chronologiques de l'histoire universelle sacrée et prophane, ecclésiastique et civile, depuis la création du monde, jusqu'à l'an 1743, Tome 1, 1744 - books.google.fr). Le report de 2242/2250 sur la date pivot -768 donne -3786/-3778. Années précédant la mort d'Adam (cf. le Paradis terrestre d'Eden) selon Lenglet. Le report de 2242/2250 sur la date pivot -40 donne -2340/-2322. Années précédant la mort d'Héber. En de multiples passages la tradition orale montre Abraham recevant une partie des traditions dont il va devenir le dépositaire fidèle «dans les tentes de Sem». Le nom de Heber est toujours associé au maintien de ces traditions. Or dans Exode 3, nous lisons : «Dieu dit à Moise : et tu iras toi et les anciens d'Israël auprès du roi d'Egypte, et vous lui direz : l'Etre, le Dieu des Hébreux, nous est apparu...» (Emmanuel Eydoux, La science de l'être, 1949 - books.google.fr). Héber, par sa piété, aurait refusé d'adhérer au projet nemrodien; s'éloignant de la Tour, il aurait conservé pur et inviolé l'organe essentiel de la révélation, la langue hébraïque, celle par laquelle s'est effectuée la création, celle par laquelle Dieu transmit à Moïse la Loi sacrée, dans sa forme exotérique comme dans sa forme kabbalistique. Certes, la fidélité d'Héber ne nie pas la portée de la faute babélienne. Elle en déplace seulement les effets car elle en nuance la nature. Grâce à Héber, les Juifs deviennent les gardiens de cette «langue du sanctuaire». La tour, dès lors, est à la fois emblème du drame et de sa réparation. La portée négative de l'événement est atténuée. Par ailleurs, si la tradition juive voit dans la construction de la tour la double transgression de la sédentarité et de l'idolâtrie, elle regarde aussi l'épisode comme un cas exemplaire de solidarité entre les constructeurs. Les rabbins opposent souvent l'épisode du Déluge, rendu nécessaire par le climat de haine qui s'était instauré entre les hommes, à celui de la tour, qui montre l'entente des constructeurs et leur désir de rester soudés. Ce sont ces interprétations qui nourrissent, par exemple, le célèbre fragment de Kafka sur Babel, «Les Armes de la ville». Mais les rabbins s'interrogent aussi, dans les midrashim, sur les raisons qui ont poussé les hommes à ériger la tour. Ils commentent ainsi le quatrième verset de l'épisode biblique («bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche le ciel. Faisons-nous un nom afin de ne pas être dispersés sur toute la surface de la terre») pour proposer une analyse qui, à l'instar de ce que Dieu fit à la langue, diversifie les Babéliens – groupe humain apparemment «un» en groupes multiples : il y aurait eu trois sortes de bâtisseurs, dont les motivations auraient été différentes. La nature de ces groupes varie selon les commentaires. Pour certains, tous seraient coupables , que ce soit d'idolâtrie ou d'intention guerrière, et à l'existence de ces groupes correspond naturellement une hiérarchie de «punitions» : Ceux qui avaient dit «montons au ciel, établissons-y nos idoles et adorons-les», Dieu les transforma en singes et en fantômes; ceux qui avaient proposé d'assaillir les cieux avec leurs armes, Dieu les dressa les uns contre les autres, de sorte qu'ils tombèrent au combat; et ceux qui avaient décidé de livrer un combat contre Dieu et dans le ciel furent dispersés sur terre (Sylvie Parizet, Babel : ordre ou chaos ?: Nouveaux enjeux du mythe dans les œuvres de la Modernité littéraire, 2019 - books.google.fr). Acreostiche : LTPP, L TaPaP Quant à TÆPPE, Belg. tappe; Teut. zapff; Ital. tappa; Gall. tampon, epistomium; cela vient de "tupô", "tupos", parce qu'on l'enfonce à force de frapper; "tupô" vient de l'hébreu Top, tapap, Tau pe pe, tympanum (Louis Thomassin, La Methode d'etudier et d'enseigner chrestiennement et utilement la grammaire, Tome 1, 1690 - books.google.fr, Etienne Guichard, L'Harmonie etimologique des langues, 1618 - books.google.fr). Pour la pensée théologique, que résume le mythe de Babel, l'hébreu est la langue première et divine, et la matrice de toutes les autres langues. Donc du français également, que plusieurs auteurs rattachent indirectement ou directement (par quelque primauté gracieuse) à la langue hébraïque. C'est ce que fera encore Étienne Guichard en 1610 (Harmonie étymologique des langues hébraïque, chaldaïque, syriaque); cette filiation quelque temps dans la pensée linguistique occidentale (Bernard Cerquiglini, La naissance du français, 2020 - books.google.fr). Louis de Thomassin d’Eynac, ou plus simplement Louis Thomassin, né le 28 août 1619 à Aix-en-Provence et mort le 24 décembre 1695 à Paris, est un religieux et théologien français, prêtre de l'Oratoire. Thomassin avait fait une étude particulière de l'hébreu; il s'était persuadé que toutes les langues avaient leur racine dans la langue hébraïque, et par conséquent qu'elles en avaient toutes tiré leur origine. Ce système ne fit pas fortune; mais son travail suppose des recherches immenses et une patience infinie. Il l'épuisa au point qu'il devint incapable d'aucune application, et fut obligé de renoncer à toute espèce d'étude (fr.wikipedia.org - Louis Thomassin). Le tambour est mentionné en plusieurs endroits de la Bible, et toujours dans des occasions solennelles (Exode, XV, 20; I Samuel, X, 5; XVIII, 6; II Samuel, VI, 5; Isaïe, V, 12, 24; VIII, 30, 32; Jérémie, XXXI, 4; psaume CXLIX, 3; CL, 4; Job, XXI, 12.). En général, il est placé entre les mains des femmes. Son nom est thoph, qui rappelle le deff des Arabes, connu en France sous le nom de tambour de basque. [...] Il n'est pas certain que les premiers tambours des Hébreux aient été circulaires. Lorsque Moïse affranchit du joug des Égyptiens les descendants de Jacob, ceux-ci ne connaissaient pas d'autres instruments de musique que ceux de l'Égypte; or le tambour égyptien était un parallélogramme allongé et légèrement déprimé sur les côtés longs. Les tambours que la prophétesse Marie et les autres femmes d'Israël tenaient à la main lorsque le peuple répétait le cantique de Moïse, - après le passage de la mer Rouge, étaient vraisemblablement de cette espèce (François Joseph Fétis, Histoire générale de la musique, Tomes 1 à 2, 1869 - books.google.fr). On latin "L" désigne le nombre 50, comme les jours après Pâques qui marquent la Pentecôte. La troisieme branche des Esseniens étoit celle des Contemplatifs, que Philon nomme Therapeutes, & qui avoïent leurs retraites sur tout en Egipte La Veille de la Pentecôte étoit leur grande fête; ils la celebroient, disoient ils, en memoire du passage de la mer rouge au bord de laquelle ils pretendoient que Moise, & Marie sa sœur [qui frappait le tambour, comme les prêtresses égyptiennes] s'étoient mis l'un à la tête des hommes, & l'autre à la tête des femmes, & avoient fait une espece de branle chantant le Cantique de leur delivrance. La veille donc de la Pentecôte, les Therapeutes de l'un & de l'autre sexe se rendoient vetus de blanc dans leurs sinagogues où, après avoir soupé, ils dansoient à deux chœurs, l'un d'hommes, & l'autre de femmes, s'avançant, se reculant, tournant à droite, & à gauche, & remuant avec force les piez & les mains comme des gens transportez hors d'eux même. Après quoi, tout d'un coup, ces devots solitaires saisis d'un saint entousiasme, ou comme enivrez d'un amour divin de deux cœurs n'en faisoient plus qu'un, & ainsi mêlez les uns avec les autres, ils passoient le reste de la nuit à danser, & à chanter de pieux Cantiques. Le matin à la pointe du jour, ils se tournoient vers le Soleil levant, en suite ils se souhaitoient le bon jour, & chacun se retiroit dans sa cellule (Jacques Plantier, Reflexions sur l'histoire des juifs pour servir de preuves à la vérité de la religion chrétienne, Tome 2, 1721 - books.google.fr, S. Mayassis, Mystères et initiations de l'Égypte ancienne: Complèments à la religion égyptienne, Tome 2, 1957 - books.google.fr). Toutes les mythologies réservent une place de choix au "paradis perdu", à "l'âge d'or", c'est-à -dire à un temps et un lieu perdus (provisoirement puisqu'ils doivent revenir "à la fin des temps"), qui se caractérisent non seulement par le bien-être et l'abondance, mais aussi par un statut linguistique particulier : il n'y a qu'une seule langue. La nostalgie de l'avant-Babel, ou si l'on préfère, d'une langue originelle et universelle imprègne profondément notre civilisation qui essaie, plus ou moins consciemment, de revenir à cet état idéal en s'efforçant de rompre les barrières linguistiques. En effet, dans un premier temps mythique, la diversité des langues est un châtiment (au même titre que le travail) : seul Dieu possède l'entendement universel et peut le conférer; comme le remarque très justement A. Bensoussan (1987 : 33), les premiers traducteurs universels sont sans conteste les apôtres qui, le jour de la Pentecôte, s'adressent à une foule disparate et chacun les comprend, chacun dans sa langue. Mais les apôtres ne traduisent pas vraiment : ils parlent une langue universelle que chacun comprend comme étant la sienne. Ils parlent donc la langue de Dieu ce simple fait suffit à remettre en cause, dans la tradition chrétienne, la notion de langue sacrée : chaque langue peut porter le message divin; s'il n'y a pas de langue sacrée, il y a toutefois des textes sacrés (Charles Zaremba, Traduction traductions, Travaux, Volume 10, Cercle linguistique d'Aix-en-Provence, 1993 - books.google.fr). 1948 La datation de l'événement du quatrain peut se faire
grâce à celle du quatrain suivant X, 100 qui parle d'une période de 300 ans :
2251 - 300 = 1951. Le quatrain X, 100 porterait sur le Commonwealth refondé en
1949. Le quatrain X, 99 mis en rapport avec le chapitre 11 du
Livre d'Isaïe se lit comme annonçant la création de l'Etat d'Israël en 1948. La manne qui se manifesta lorsque les Hébreux erraient
dans le désert ne tombera plus puisque l'errance est terminée. Le mandat britannique établi en 1922, après la
déclaration de Lord Balfour sur la Palestine, en novembre 1917, contingentait
déjà l’immigration des Juifs. Mais après la deuxième guerre mondiale cette
immigration devait être stoppée. Inoubliables tragédies que ces bateaux
d’émigrants - de «l’Exodus» en particulier - rejetés des côtes palestiniennes. L’Angleterre
fut sans pitié pour ces juifs échappés aux massacres hitlériens, dont la terre
primordiale était de survivre et de se regrouper sur la terre ancestrale des
patriarches et des prophètes. Le mandat britannique ne pouvait plus durer, un
antagonisme profond avait surgi entre Anglais et Israéliens ; ainsi donc le
rétablissement national d’Israël devenait urgent. En août 1945, Haïm Weizmann,
alors Président du Congrès d’organisation du mouvement sioniste mondial,
adressait une puissante requête aux «Trois grands» dans ce sens. Mais voici que
les événements se précipitent, le 13 mai 1948 Sir Allan Cunningham,
haut-commissaire britannique en Palestine, transmettait à la radio de Jérusalem
le message suivant «Demain à minuit la dernière page de l’histoire du Mandat
anglais en Palestine sera tourné». En effet le lendemain 14 mai, David Ben Gourion, chef du gouvernement provisoire, annonçait
solennellement la proclamation par laquelle l’Etat indépendant d’Israël était
constitué. «Il sera fondé sur les principes de liberté, de justice et de paix
enseignés par les prophéties hébreux». Quelques heures après cette cérémonie -
qui marquait une date dans l’histoire du monde - le croiseur sur lequel s’était
embarqué le Haut-Commissaire britannique, levait l’ancre, en rade d’Haiffa et
quittait la Palestine. II était minuit, l’heure fixée pour la fin du mandat.
L’Etat indépendant d’Israël détruit par Nabuchodonosor en 587, avant notre ère,
était rétabli. Pour de Fontbrune les mastins sont les Anglais (Nostradamus Historien et
prophète, Tome I, p. 538) qui en effet ne seront plus les gardiens (custodes) de
la "Terre sainte". La déclaration Balfour de 1917 est une lettre ouverte
datée du 2 novembre 1917 et signée par Arthur Balfour, le Foreign
Secretary britannique. Elle est adressée à Lord
Lionel Walter Rothschild (1868-1937), éminence de la communauté juive
britannique et financier du mouvement sioniste, aux fins de retransmission. La
déclaration est publiée dans le Times de Londres le 9 novembre, dans l'encart «Palestine for the Jews. Official Sympathy.»
Par cette lettre, le Royaume-Uni se déclare en faveur de l'établissement en
Palestine d'un foyer national juif. Cette déclaration est considérée comme une
des premières étapes dans la création de l'État d'Israël Six semaines plus tard, le 9 décembre 1917, le général
britannique Robert Allenby entre à Jérusalem sans coup férir. Son armée, venue d'Égypte,
compte trois bataillons juifs. C'en est donc fini d'onze siècles de domination
musulmane sur la Ville sainte, arabe puis turque (mis à part l'intermède
croisé). Au début de la Grande Guerre, les juifs combattent
loyalement dans les armées de leur pays respectif. Toutefois, ceux qui vivent
aux États-Unis, pays neutre, ne cachent pas leur sympathie pour les puissances
centrales, l'Allemagne et l'Autriche, plus tolérantes que la Russie et même la
France à l'égard du judaïsme ! À mesure que l'Europe s'enfonce dans la guerre, chaque
camp tente de rallier un maximum de soutiens, au prix parfois de tractations
secrètes que la morale réprouve. Il en va ainsi du traité secret de Londres
avec l'Italie. En 1916, les Français et les Anglais concluent les
accords secrets Sykes-Picot, du nom de leurs signataires, en vue de se partager
les futures dépouilles de l'empire turc, allié des puissances centrales,
notamment la Syrie, la Palestine et l'Irak. Dans le mĂŞme temps, les
Britanniques n'ont pas de scrupule à promettre au chérif Hussein qui gouverne La
Mecque tous les territoires arabes sous occupation turque... y compris
Palestine et Syrie. Le colonel T.E. Lawrence, animé par son amour de l'Orient
arabe, fait son possible pour mettre en œuvre cette promesse. Il y gagne le
surnom de «Lawrence d'Arabie». La lettre de Balfour n'aurait pour les Anglais
d'autre intérêt que de rassurer les juifs américains, plus portés à soutenir
les Puissances centrales qu'une alliance où figure la Russie au passé
lourdement antisémite. Avec la fin de la Grande Guerre, les Alliés ont, comme
prévu, le plus grand mal à concilier leurs promesses aux uns et aux autres. La
Société des Nations (SDN), à peine née, reconnaît la déclaration Balfour. Elle
fait de la création d'un «foyer national juif» en Palestine l'un des principaux
objectifs du mandat confié aux Britanniques |