La fin des apanages

La fin des apanages

 

X, 35

 

2202-2203

 

Puisnay royal flagrand d'ardant libide,

Pour se jouyr de cousine germaine

Habit de femme au temple d'Arthemide :

Allant meurdry par incogneu du Maine.

 

"cousine germaine"

 

1469-1471, projets de mariage : le roi Henri IV de Castille propose à Louis XI, en 1469, de marier sa fille héritière Jeanne de Castille à Charles, au lieu d'Isabelle Ière de Castille préférée par Louis mais déjà mariée. Toutefois, en 1471, le duc de Guyenne, Charles de France, frère du roi, cherchant une nouvelle alliance avec Charles le Téméraire annonce qu'il souhaite épouser sa fille Marie de Bourgogne, filleule de Louis XI. En effet, ce projet était conçu par leur oncle, feu Philippe III de Bourgogne, pour affaiblir le roi et le royaume de France. Charles ayant juré la paix sur la vraie croix de Saint-Laud d'Angers à la Rochelle le 19 août 1469, une relique importante, Louis XI et l'évêque d'Angers envoient un chapelain au Pape Paul II, alors que y arrivent, afin que le duc puisse accorder une dispense nécessaire au mariage en raison des liens de parenté, Jean de Batut et Jourdains Faure, l'évêque de Montauban et l'abbé de Saint-Jean-d'Angély. Cependant, Paul II décède le 26 juillet 1471. Le nouveau pape Sixte IV déclare le mariage impossible en raison d'une consanguinité, en menaçant de l'excommunication.

 

30 juin 1470 : La naissance du dauphin, le futur Charles VIII, en donnant enfin à Louis XI un héritier, atténue sensiblement les craintes inspirées par son frère. Pour empêcher le mariage bourguignon souhaité par son frère, Louis XI ira jusqu’à demander pour son fils, âgé d'un an, la main de Marie de Bourgogne avec promesse de rendre Amiens et Saint-Quentin.

 

25 juillet 1470 : Selon l'intention politique de Louis XI, il adhère à l'alliance contre Édouard IV, organisée par le roi. Le 25 juillet, il jura sa fidélité pour Warwick lors des fiançailles entre le prince Galles Édouard et Anne Neville, dans la cathédrale d'Angers. Le duc arrive de nouveau à Amboise afin de célébrer leur mariage en décembre.

 

22 dĂ©cembre 1471 : Louis XI se fait informer de la maladie du duc : "Monseigneur de Maille est aujourd'uy arrive, qui a laisse monseigneur de Guienne a Sainct Sever malade de fievres cartes...".

 

24 mai 1472 : Mort de Charles de France à Bordeaux, probablement de tuberculose aggravée par la syphilis. Une autre source indique qu'il aurait été empoisonné soit par un moine bénédictin, soit sur ordre du roi de France Louis XI. Comme il disparaît sans postérité, la Guyenne est réintégrée au domaine royal et Louis XI est débarrassé d’un ennemi acharné (fr.wikipedia.org - Charles de France (1446-1472)).

 

Le roi Louis XI, en sa qualité de suzerain du duché de Bourgogne et des comtés de Flandre et d'Artois, était, selon la législation féodale, garde-noble de cette princesse inexpérimentée et que l'on pouvait considérer comme en état de minorité. Outre ces considérations politiques, l'honneur de la famille royale de la maison de Valois prescrivait à Louis XI d'être le défenseur de Marie de Bourgogne, sa cousine germaine, parce qu'il était le chef de la branche aînée de cette maison, dont les ducs de Bourgogne étaient la branche cadette (Marchal, Histoire politique du regne de l'empereur Charles-Quint, 1856 - books.google.fr).

 

"libide" : libidineux

 

Choyé par ses parents, maigre, myope, versatile et faible de caractère, Charles, frère puîné de Louis XI, a passé sa vie à comploter contre son frère Louis XI. Sa maîtresse Nicole de Chambes-Montsoreau fille de Jean II de Chambes, constructeur du château de Montsoreau et conseiller des rois Charles VII et Louis XI, veuve de Louis d'Amboise, vicomte de Thouars, lui donna deux enfants, mais également une maladie vénérienne, supposée être la cause de leur décès à tous deux (fr.wikipedia.org - Charles de France (1446-1472)).

 

Dans un texte, non suspect de malveillance, qui est un petit traité composé en l'honneur de Charles de France et dédié à son chancelier l'évêque d'Angers, l'auteur, en termes à peine déguisés, signale les appétits libidineux du duc, son tempérament particulièrement sensuel, et les graves conséquences (gravissimos morbos) que peuvent amener l'inconduite et le libertinage. Un tel langage ne s'expliquerait pas, sous une telle plume, si le mal dont le duc de Guyenne fut atteint et mourut n'était pas une affection particulière que l'on a crue longtemps, et bien à tort, d'importation italienne. Sur une nature pauvre, débile, dégénérée, ce mal ne pouvait avoir que plus de prise et plus d'effet immédiat. Le lieu et la date de cette mort n'auraient pas dû être difficiles à déterminer. Mais beaucoup de biographes ont été induits en erreur par les contemporains eux-mêmes, car la nouvelle en a été répandue prématurément et les chroniqueurs ont permis à cette erreur de s'accréditer. Commines, tout le premier, a trompé ses lecteurs en racontant que Charles le Téméraire, étant à Douai le 15 mai 1472, y reçut des lettres de Simon de Quingey, l'informant de l'événement, tandis que, dans son Journal, Jean de Roye affirme Louis XI prévenu dès le 14. Le général des finances de Normandie, Guillaume Le Picart, l'annonce de Rouen, le 15, à Bourré, d'ailleurs sans émotion ni regrets (Henri Stein, La mort du dernier duc de Guyenne, Revue historique de Bordeaux et du Departement de la Gironde, Volume 10, 1917 - books.google.fr).

 

Guerre de Messénie

 

Dans la version messénienne de la première guerre de Messénie rapportée par Pausanias, après avoir été violées par des Messéniens, alors qu’elles fêtaient Artémis Limnatis ("des marais", dont le temple se trouvait en marge de la cité à la frontière de la Laconie ; il s'agit d'une fête commune aux Spartiates et aux messéniens), de honte, les jeunes Lacédémoniennes se donnent la mort. Mais les Messéniens racontent que Téléchos, le roi de Sparte, avait formé un complot pour renverser l’aristocratie régnante à Messène et pour conquérir le pays. Profitant de la réunion au sanctuaire d’Artémis Limnatis des seigneurs messéniens, le roi de Sparte choisit des jeunes hommes encore sans barbe qu’il fit armer déguisés en jeunes filles. Envoyés au temple d’Artémis, les jeunes gens s’introduisent auprès des Messéniens pendant leur sommeil pour les assassiner, mais sont découverts par leurs adversaires qui les tuent ainsi que Téléchos? (Florence Gherchanoc, Les atours féminins des hommes : quelques représentations du masculin-féminin dans le monde grec antique. Entre initiation, ruse, séduction et grotesque, surpuissance et déchéance, Revue historique n° 628, 2003 - www.cairn.info).

 

Afin de justifier l'anéantissement des Messéniens, les Spartiates se présentent comme victimes d'une agression ; les Messéniens dénient l'accusation (Françoise Ruzé, Jacqueline Christien, Sparte - 2e éd.: Histoire, mythes et géographie, 2017 - books.google.fr).

 

Théopompe de Sparte (VIIIe-VIIe siècle ACN), roi de Sparte qui règne à la suite de son père Nicander. Il est à l’origine de la première guerre contre la Messénie.

 

Dans Le Changement de Fortune en toute prospérité "A tres haulte, tresnoble et tres excellente Dame la Ducesse de Savoye Marguerite d'Austrice : Michiel Riz, Napolitain, Docteur es drois, Conseillier du Roy Treschrestien en sa court de Parlement a Paris en son grant Conseil", adressé à Marguerite d'Autriche fille de Marie de Bourgogne et de Maximilien Ier on peut lire :

 

De la vertu d'atemperance, dont viennent pacience, constance et abstinence, les Romains louent merveilleusement d'icelle vertu Furius Camilius plus pour vaincre soymesme que d'avoir vaincu les ennemys, car il ne fuyt oncques adversite ne aussy ambrassa jamais a grant haste les prosperitez. On[t] loud aussy Marcus Marcellus de la vertu d'atemperance pour avoir luy mesme mis dedens le Senat de Rome les Ceciliens qui se vouloient plaindre de Iuy, et, quant la sentence fut donnee contre eulx, requirent mercy et pardon audict Marcellus et qu'il les voulzistrecevoir en sa grace, ce qu'il fist de tresbon coeur. La royne Cleopatra envoya prisonniers a Marcus Bibulus, consul des Romains, ceulx qui avoient tué deux enfians dudict Bibulus en Egipte, lesquelz renvoya sans leur malfaire, dont est fort loué de la vertu d'atemperance. Samblablement Theopompus, roy des Partaimes est loué d'atemperance pour avoir ordonne a son royaulme ung officier, lequel avoit povoir de corrigier les faultes des roys, et a la royne, sa feme, qui s'en  plaignoit, lui disant qu'il ne debvait laissier moindre puissance a ses enfians que son pere avoit laisse a luy, respondit que leur volloit lassier moins de povoir mais de beaucoup plusgrant durie. Je croy que qui vouldra bien enquerir trouvera a madicte dame tous les actes d'atemperance qui ont este louez parcidevant et Sempronia, seur de Thiberius et Gayus Graches, n'a merité d'estre de la vertu de constance plus que madicte dame (Charline Foret, La répudiation de Marguerite d'Autriche : les échos d'un scandale, 2018 - hdl.handle.net).

 

Marguerite est la femme de Philibert II dit le Beau, fils de Philippe de Bresse, devenu duc Ă  la mort de son petit-neveu Charles-Jean-AmĂ©dĂ©e de Savoie en 1496 et mourut dix-huit mois plus tard : cf. quatrain IX, 37 - Affaires de Savoie Ă  l’époque de Louis XI - 2204-2205.

 

La guerre de Messénie date de la fin du VIIIe siècle av. J.-C. et naît de griefs réciproques entre Sparte et la Messénie. Surtout, Sparte recherche des terres supplémentaires pour assurer sa croissance. Comme le note Tyrtée, la Messénie est «bonne à labourer, bonne à planter», et le roi Polydore affirme s'attaquer à la partie de ce territoire qui n'est pas encore allotie. La guerre est en fait une série de coups de main ou de sièges, sans grande bataille décisive. L'armement des soldats n'est pas encore l'équipement hoplitique, et la phalange n'est pas encore pratiquée. Sparte est assistée par des mercenaires de Crète et de Corinthe, tandis que la Messénie bénéficie du soutien arcadien et des troupes d'Argos et de Sicyone. Le conflit dure 19 ans, selon Tyrtée, à l'issue desquels Sparte remporte la victoire. La forteresse de l'Ithômé, dernier bastion messénien, est détruite. L'aristocratie messénienne s'enfuit dans les cités alentour, tandis que le peuple est obligé de verser la moitié de sa production agricole à ses nouveaux maîtres (fr.wikipedia.org - Guerres de Messénie).

 

L'horrendum scelus convient en effet parfaitement pour salir un ennemi et entamer sa rĂ©putation tant la toxicatio est le crime des lâches et des dĂ©pravĂ©s. Dans le cas de la mort du duc de Guyenne, l'accusation d'assassinat par empoisonnement royal n'Ă©merge pas pour la première fois en 1472. DĂ©jĂ , en 1465, les princes liguĂ©s avaient fait courir ce bruit. Les rumeurs de tentatives d'assassinat entourant la personne de Charles le TĂ©mĂ©raire sont presque cycliques. La main du roi de France n'est pas toujours dĂ©celable mais l'ombre de Louis XI plane dangereusement sur toutes ces tentatives avortĂ©es. Jehan Coustain, victime expiatoire en juillet 1462 de la volontĂ© de se dĂ©barrasser de l'influence des Croy, le bâtard de RubemprĂ© en 1465, Baudouin de Bourgogne qui, accusĂ© d'avoir voulu empoisonner son demi-frère, dut fuir la cour en 1470 pour aller se rĂ©fugier en France, figurent parmi les assassins prĂ©sumĂ©s du comte devenu duc. La rĂ©ponse du bâtard, d'ailleurs, ouvre un nouvel espace de calomnie fort prisĂ© pour son efficacitĂ© et aux effets particulièrement ravageurs, la sodomie. Pour sa dĂ©fense, le bâtard explique, en effet, que son dĂ©part prĂ©cipitĂ© est liĂ© aux moeurs dĂ©pravĂ©es de son demi-frère, ne l'oublions pas : «[Charles souhaitait] accomplir sa volontĂ© sur ma personne, aucunes choses que ledit Charles soy disant de Bourgoigne frequente très viles, dĂ©testables et deshonnestes contre Dieu martre Createur, contre nostre roy et tout ordre de nature, qui pour honnestetĂ© sont plus a taire que a dire» Comme le prĂ©cise H. Dubois, "le XVe siècle a vĂ©cu dam la hantise de la sodomie : c'Ă©tait la plus sĂ»re accusation que l'on put profĂ©rer contre quelqu'un que l'on dĂ©sirait expĂ©dier au bĂ»cher". Certes, personne n'a pu prouver que Charles Ă©tait homosexuel, et peu nous importe, mais l'accusation est terrible et renvoie Ă  cette catĂ©gorie du nefĂ nclum Ă©tudiĂ©e par J. Chiffoleau, elle-mĂŞme liĂ©e au crime de lèse-majestĂ© (Myriam Soria, La rumeur au Moyen Ă‚ge: Du mĂ©pris Ă  la manipulation, Ve-XVe siècle, 2019 - books.google.fr).

 

"meurdry par incognu" : mort oublié

 

Charles IV d'Anjou, né le 14 octobre 1414 à Montils-lès-Tours, mort le 10 avril 1472 à Neuvy-le-Roi, comte du Maine de 1434 à 1472, de Guise de 1444 à 1472, fils de Louis II d'Anjou et de Yolande d'Aragon, était un prince du sang français (arrière-petit-fils du roi de France Jean II) qui fut notamment le favori de son beau-frère Charles VII de 1433 à 1445.

 

En 1466, le comte du Maine subit la disgrâce de Louis XI, après que son neveu le duc de Calabre l'a trahi en remettant au roi son sceau, qui prouve sa trahison à Montlhéry. Intéressé à ménager le roi René, Louis XI se contente de lui retirer son gouvernement du Languedoc et lui permet de se retirer sur ses terres, à condition de ne plus faire parler de lui. Le comte du Maine obéit et meurt oublié en 1472 (fr.wikipedia.org - Charles IV du Maine).

 

La fin des apanages

 

Un apanage est une concession de fief, pris sur un domaine seigneurial, faite par un seigneur ou un souverain régnant aux fils et filles puînés exclus de sa succession. Le mot apanage vient du latin médiéval apanagium, lui-même formé des mots ad panem qui signifie «pour donner du pain» (panis). Le système de l’apanage a joué un rôle particulièrement important en France. Il s'y est notamment développé avec l'extension de l'autorité royale à partir du XIIIe siècle, puis a disparu à partir de la fin du Moyen Âge avec l'affirmation de l'autorité exclusive de l’État royal. Il influence fortement la construction territoriale, expliquant le blason de plusieurs provinces. L'apanage de Bourgogne est aussi à l'origine des États belge, luxembourgeois et néerlandais, par l'action de ses ducs favorisée par leur position à la cour des rois de France.

 

Le succès du système des apanages dans les derniers siècles du Moyen Ă‚ge tient aussi au fait qu'ils constituent un moyen de faciliter le gouvernement du royaume. L'octroi en apanage d'un fief rĂ©cemment soumis permet une intĂ©gration progressive au domaine royal : pendant le temps que règne la nouvelle dynastie princière, le territoire conserve une certaine autonomie, mais son retour Ă  la couronne est garanti par les clauses de rĂ©version en cas d'extinction de la lignĂ©e.

 

Autre avantage : l'administration des terres concédées est à la charge de l'apanagiste et la couronne est déchargée des frais de cette gestion. Pour autant, les princes apanagés ont tout intérêt à bien gérer leurs domaines et développent souvent un système de gouvernement efficace au sein de leur principauté. Des régions entières du royaume sont ainsi dotées d'institutions efficaces sans investissement de la couronne. Lors des réunions au domaine, ces institutions sont souvent conservées.

 

Ce mode de gouvernement a cependant un inconvĂ©nient : les apanagistes peuvent avoir tendance Ă  se comporter comme des princes souverains et Ă  tenter de s'affranchir de l'autoritĂ© royale. C'est le cas des ducs de Bourgogne et d'Anjou qui mènent leur propre politique Ă  un niveau europĂ©en. C'est pourquoi certains rois, notamment Louis XI, neutralisent les lignĂ©es les plus puissantes de princes apanagistes :

 

- les Orléans en 1476 en obligeant Louis d'Orléans, futur Louis XII, à épouser la fille du roi Louis XI, Jeanne, difforme, boiteuse et réputée stérile,

- les Bourgogne en 1477 en refusant la successibilité de Marie de Bourgogne,

- les Anjou en 1480 en favorisant le fragile Charles du Maine au détriment de René II de Lorraine.(fr.wikipedia.org - Apanage).

 

Définitivement reprise par la France en 1453 (bataille de Castillon), la Guyenne fut donnée en apanage par Louis XI à son frère Charles (1469), puis revint à la à la Couronne. Elle forma avec la Gascogne, la Saintonge, le Limousin et le Béarn, un grand gouvernement qui avait Bordeaux pour capitale. Ce lien sera définitif malgré une ultime et vaine tentative de reconquête de la Guyenne en 1512 par Henry VIII (www.valleedudropt.com).

 

Typologie

 

Le report de 2203 sur la date pivot 1472 donne 741.

 

Au rapport d'Adenès, Berthe eut de PĂ©pin Gisla ou Gille, qui Ă©pousa Milon d'Ayglent ; celui-ci moult ot grant seignorie. En effet, l'an 618, après une victoire remportĂ©e sur le roi ChilpĂ©ric, le cbef austrasien, Charles-Martel, s'empara de l'OrlĂ©anois et de la Tourraine, tandis que le chef Neustrien Rainfroy conserva pendant cinq annĂ©es encore son pouvoir en Anjou. Le Maine Ă©tait alors aux mains du puissant Roger qui s'y Ă©tait Ă©tabli d'une manière tyrannique. PĂ©pin, en faisant la conquĂŞte de cette province, chassa le cruel Roger et mit Ă  sa place Milon d'Ayglent, en 741, auquel il donna Ă©galement l'Anjou et la garde des marches de la Bretagne. Il paraĂ®t que la garde de ces frontières du royaume des Carlovingiens fut surtout partagĂ©e entre les fils de Milon, et que la fondation des comtĂ©s de Mayenne et de Laval remonterait Ă  cette Ă©poque. Eginhard en parlant du cĂ©lèbre Roland, fils de Milon d'Ayglent lui donne le titre de prafectus Britannici limitis, et les historiens de Mayenne le placent ordinairement Ă  la tĂŞte de leurs comtes ; il paraĂ®t que Guy de Laval et Vivien Ă©taient ses frères (Berthe au grand pied, Dans la forĂŞt du Mans, La province du Maine: feuille hebdomadaire, religieuse, littĂ©raire et archĂ©ologique, 30 mai 1846 - books.google.fr, Almire-RenĂ©-Jacques Lepelletier de la Sarthe, Histoire de la Province du Maine (Tome Ier): (depuis les temps les plus reculĂ©s jusqu'au XIXe siècle), 2020 - books.google.fr).

 

En 721, Zama assiège Toulouse qu'Eudes défend et les Sarrazins en déroute refluent vers l'Espagne ; on peut constater que Eudes avait fait alliance, devant le danger arabe, avec Charles Martel et lui avait remis la personne de Chilperic. Neuf ans plus tard, en 730, c'est le ravage du Quercy. Commandés par Abdéramane, les Arabes entrent en Septimanie et pénètrent jusqu'en Bourgogne. Eudes bat les Sarrazins et les repoussent. Ce sont encore, malgré la victoire, les incursions continuelles des Arabes et Eudes traite avec le maure Manuza qui épouse sa fille. Mais c'est surtout la crainte du duc d'Aquitaine de voir Charles Martel envahir ses Etats qui l'a fait agir ainsi. Et Lampigie, la fille d'Eudes, est envoyée à Damas ; puis Abdéramane fait disparaître Manuza et avance en Navarre, pillant Bordeaux. Ce sont alors les saccages des Arabes en Périgord, en Saintonge, en Angoumois, en Poitou et en Quercy. Eudes appelle alors Charles Martel qui repousse Abdéramane à Poitiers. La retraite des Sarrazins - ils proliféreront - durera deux ans, au milieu des carnages et des dévastations en Quercy. Des séquelles arabes en Gaule demeureront jusqu'en 752. Cahors, Moissac, Figeac, Calviac seront ruinées et l'évêque de Cahors Anatole, tué. A la mort d'Eudes en 735, l'indépendance de la Vasconie se déclare nettement en Aquitaine avec Hunald, fils d'Eudes qui, aux premiers combats en 736, demande la paix. Hunald garde l'Aquitaine et ses Etats mais doit hommage et foi à Charles Martel et à ses fils Pépin et Carloman. En 741, Charles Martel repousse les derniers infidèles dans la vallée du Rhône et il meurt. C'est aussitôt la guerre entre les enfants de Charles, puis la lutte contre Hunald, duc d'Aquitaine. Trois ans plus tard, la farouche indépendance de Hunald le fait chercher alliance contre «les Francs» avec Odilon, duc de Bavière, mais tous deux sont défaits. Hunald demeure vassal de Carloman et de Pépin ; il abdique et se fait moine. Son fils Waîfre lui succède. En 747 les rivalités reprennent de plus belle lors de la lutte pour l'indépendance. Carloman, duc et prince des Francs, avait laissé la liberté à son frère Grippon qui, quittant l'Austrasie, lève la révolte chez les Saxons contre Pépin. Grippon, vaincu par ce dernier, se réfugie en Aquitaine chez Waîfre qui refuse de le livrer En 752, Pépin est roi des Francs ; il chasse les derniers Sarrazins de la Gaule, conquiert la Septimanie et marche contre Waîfre qui abandonne Toulouse et se réfugie en Quercy (Georges Vertut, D'un Pays inconnu, le Quercy, du cœur des hérésies au bloc aquitain: Limousin, Auvergne, Guyenne, Gascogne, Agenais, Rouergue, Albigeois, Toulousain, Quercy, Languedoc, 1967 - books.google.fr).

 

Après l'assassinat de son fils Waifre en 768, Hunold sort du monastère où il s'était retiré pour reconquérir l'indépendance de l'Aquitaine mais Charlemagne, abandonné en route par son frère Carloman, se met en route avec une armée et atteint la Dordogne. Il exige que le nouveau duc Loup lui remette Hunald qui sera exilé à Rome (L'art de vérifier les dates des faits historiques, des chartes, des chroniques, et autres anciens monuments, depuis la naissance de Jésus-Christ, Tome 3, 1818 - books.google.fr).

 

Cf. quatrain V, 100 - Après le Califat - 1925-1926.

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